Chlorella, une algue précieuse pour la santé
À l’instar de sa cousine la spiruline, la chlorella ou chlorelle est une microalgue aux multiples bienfaits thérapeutiques. Elle est également appréciée pour sa composition nutritionnelle exceptionnelle. L’intérêt porté pour ce superaliment a vu le jour à l’aube des années 50, période d’après-guerre marquée par un incontrôlable accroissement de la population mondiale et une baisse significative de la production alimentaire. Des institutions états-uniennes à la recherche de solutions palliatives contre une crise alimentaire planétaire, comme Stanford Research Institute, Rockefeller Foundation, Carnegie Institution, UC Berkeley ou NIH, se sont vivement intéressées par cette algue d’eau douce, de par sa haute teneur en protéines, en vitamines et en acides gras essentiels. Le projet de produire la chlorella en masse n’a cependant pas été possible, en raison du coût d’exploitation trop onéreux. Il a été aussi constaté qu’elle perdait une grande partie de ses nutriments, une fois exploitée et traitée. La révolution verte fut donc la solution adoptée contre la pénurie, et cette algue verte ne sera plus qu’un complément alimentaire proposé auprès des magasins de diététique. (1)
Présentation de la chlorella
La chlorella est une microalgue verte unicellulaire d’eau douce de 2 à 10 pm de diamètre, découverte par le microbiologiste hollandais dénommé Martinus Willem Beijerinck en 1890. Cette algue tire son nom du terme grec « Chloros », qui signifie « vert », et du suffixe latin «-ella», qui est littéralement traduit par « petit ».
La chlorella a toujours attiré l’attention des scientifiques depuis sa découverte. Nombreux sont les chercheurs qui ont entrepris des analyses sur cette algue comme le biochimiste et physiologiste allemand, Otto Heinrich Warburg, qui a été récompensé du Prix Nobel en Physiologie en 1931 pour ses recherches sur la respiration cellulaire et la photosynthèse de la chlorella. En 1961, Melvin Calvin de l’Université de Californie a également reçu le Prix Nobel en Chimie, pour avoir trouvé le moyen de faciliter l’assimilation de dioxyde de carbone par les plantes, en usant de la chlorella. Des études plus récentes (datant de 2013) ont conclu que cette algue peut être utilisée comme source de biocarburant de troisième génération (2).
Côté caractéristique, cette algue unicellulaire présente une forme ellipsoïdale ou globuleuse. Elle est enveloppée d’une paroi lisse contenant de la glucosamine, composant important des polysaccharides, notamment la chitine que l’on trouve dans la carapace des arthropodes (crustacés, myriapodes, insectes, etc.) et dans la cuticule. La chlorella se distingue également par son unique noyau et chloroplaste, qui ne contient qu’un seul pyrénoïde (3). Par rapport aux autres végétaux et algues de son espèce, le genre chlorelle est doté d’une forte concentration en chlorophylle et est capable d’avoir des interactions symbiotiques avec d’autres organismes vivants. (4)
Valeurs nutritionnelles de la chlorella
La chlorella figure parmi les remèdes de premier recours dans la lutte contre la malnutrition et la dénutrition en raison de sa haute teneur en protéines et en éléments nutritifs. Lorsque celle-ci est séchée et réduite en poudre, elle renferme près de 45 % de protéines, 20 % de lipides (dont des acides gras essentiels et polyinsaturés (5)), 20 % de glucides (dont du glucose, fructose et saccharose), 10 % de vitamines et de minéraux, et 5 % de fibres et de pigments particuliers (6). Son apport calorique est de 400 kilocalories pour 100 g.
Ses vitamines et sels minéraux
Comme il a été mentionné précédemment, la chlorella contient une importante quantité de vitamines et de minéraux, à hauteur de 10 % par rapport à son poids. D’après les données de l’AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments), il est possible de trouver dans 100 g de chlorella en poudre :
– 11 mg de vitamine A, qui est fortement impliquée dans la synthèse des pigments de l’oeil et dans le renforcement et la croissance des os. La prise de cette vitamine améliore, par ailleurs, la structure de la peau et lutte contre les fâcheux boutons d’acné. Pour guise de rappel, les besoins quotidiens en vitamine A sont de 3 400 UI, soit environ 1 mg, pour les hommes, contre 2 400 UI pour les femmes, ou 0,7 mg environ.
– 3,6 mg de vitamine B2 ou riboflavine, qui assure une importante fonction dans la transformation des aliments simples en énergie au sein de l’organisme. Cette vitamine entre aussi dans le métabolisme de réparation des muscles, donc très conseillée après des activités physiques intenses.
– 0,2 mg de vitamine B12 ou cobalamine, qui joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement du cerveau et du système nerveux en participant à la synthèse de neuromédiateurs. Cette vitamine est aussi un cofacteur dans le métabolisme des cellules.
– 30 mg de vitamine C, qui est connue pour son importante contribution au système immunitaire, à la synthèse de globules rouges et de collagène. Cette vitamine possède aussi un rôle dans le métabolisme du fer, en agissant en tant que promoteur de son absorption.
-11 mg de vitamine E ou tocophérol, qui est réputée pour son action antioxydante au niveau des membranes biologiques, en neutralisant les radicaux libres et bloquant leurs réactions, afin de réduire leur nocivité. En plus de cette fonction, cette vitamine prévient aussi l’agrégation plaquettaire, facteur responsable des thromboses.
– 0,5 mg de vitamine K, qui entre notamment dans la coagulation sanguine, ainsi que dans le métabolisme des tissus et des os.
– 2 900 mg de potassium, qui est vital pour le fonctionnement des cellules. Certaines études scientifiques avancent qu’un régime alimentaire enrichi en potassium réduit les risques d’hypertension artérielle. (7)
– 600 mg de calcium, qui est indispensable dans la formation et le renforcement des dents et des os. Ce minéral joue aussi un rôle non négligeable en physiologie cellulaire.
– 400 mg de magnésium, qui est aussi vital pour l’organisme et permet de prévenir divers troubles, comme les crises d’angoisse, les spasmes, la dépression, les troubles cardio-vasculaires et l’ostéoporose. L’apport quotidien recommandé en magnésium est de 300 mg par jour (le double pour les sportifs). (8)
– 70 mg de fer, qui est nécessaire aux globules rouges et à leur pigment, qui est l’hémoglobine.
– 10 pg de sélénium, qui diminue le risque de survenue de différents cancers, notamment ceux du côlon et de la prostate, selon certaines études. La dose journalière recommandée est estimée à 200 pg (9).
Ses autres composants
La chlorella contient d’autres composants aux fonctions non négligeables. Dans la même portion de 100 g, on peut aussi trouver selon l’AFSSA :
– 18 acides aminés indispensables pour l’organisme; dont 2,3 g de glycine, 3,1 g d’alanine, 2,3 g de valine, 3 g de leucine, 1,8 g d’isoleucine, 2,1 g de phénylalanine, 1,4 g de tyrosine, 1,5 g de proline, 1,1 d’histidine, 0,4 g de tryptophane, 1,7 g de serine, 2 g de thréonine, 0,4 g de cystéine, 0,8 g de méthionine, 3 g d’arginine, 2,3 g de lysine, 3,5 g d’acide asparaginique et 5,6 g de glutamine.
– 10 acides gras essentiels et polyinsaturés; dont 150 mg d’acide alpha linolénique (oméga-3), 150 mg d’acide linoléique (oméga-6), 310 mg d’acide oléique, 300 mg d’acide palmitique, 60 mg d’acide stéaridonique, 20 mg d’acide stéarique, 40 mg d’acide palmitoléique, 1 mg d’acide laurique, 50 mg d’acide myristique, et 10 mg d’acide arachidonique.
– 3,6 g de chlorophylle, pigment responsable de la coloration verte de cette algue et indispensable pour la photosynthèse (processus bioénergétique qui consiste à synthétiser de la matière organique et à réduire le dioxyde de carbone de l’air par l’eau absorbée par les racines, à partir de la lumière du soleil). Il est reconnu scientifiquement que la consommation de chlorophylle permet d’augmenter la production d’hémoglobine, de favoriser la cicatrisation des plaies, d’assainir la flore intestinale et de corriger l’équilibre acido-basique de l’organisme. (10)
– 5 % de fibres par rapport à son poids, qui sont non assimilables par l’organisme, dont la cellulose. Cette dernière enveloppe les toxines, les métaux lourds, les graisses et autres substances non digérées par l’organisme et les évacue par voies naturelles.
Bienfaits thérapeutiques de la chlorella
La chlorella revêt de multiples bienfaits thérapeutiques grâce à sa richesse en nutriments. Voici quelques-unes de ses vertus, prouvées et reconnues par les scientifiques.
Supplément à l’alimentation
La chlorella est un excellent complément alimentaire, très conseillée pour les sportifs, les enfants en croissance, les personnes convalescentes et les sujets souffrant de carences nutritionnelles. Ses protéines sont directement et facilement assimilables par notre organisme, contrairement aux autres variantes de protéines végétales qui doivent être entièrement digérées avant de pouvoir agir et être utilisées par le corps. Sa forte concentration en nutriments permet de revigorer rapidement l’organisme et de booster le système immunitaire.
Régénérateur cellulaire
Cette algue unicellulaire contribue énormément au développement, au renouvellement, à la division et à la réparation des cellules, grâce à son facteur de croissance CGF. Notons que le CGF est un complexe formé d’acides aminés, de vitamines, de protéines complexes et d’acides nucléiques, nécessaires au développement de certains organismes et micro-organismes. Chez la chlorella, cette substance est contenue dans son noyau.
Ce facteur de croissance présente plusieurs actions sur l’organisme, en améliorant entre autres la flore intestinale, renforçant les défenses immunitaires, bloquant le développement des cellules cancéreuses, ainsi que la prolifération des bactéries et des virus pathogènes. Certaines études en laboratoires ont même avancé que le CGF est un facteur de longévité. (10)
Efficacité contre la fibromyalgie
Des études scientifiques ont démontré l’efficacité de la chlorella dans le traitement de la fibromyalgie, un syndrome qui associe des douleurs articulaires et musculaires diffuses ainsi que de troubles de sommeil et de l’humeur. Le test a été réalisé sur 20 patients, présentant des symptômes variés, allant de modérés à sévères. Ces sujets ont été soumis à une dose journalière de 10 g de chlorella pyrenoidosa pendant 2 mois. Les résultats ont montré que 7 des individus testés ont constaté une amélioration de leur santé; peu de changement pour 6 autres, et aucun pour le reste. Un autre essai, réalisé plus tard, a donné des résultats plus satisfaisants. (11)
Détoxifiant puissant
La chlorella peut être utilisée comme détoxifiant, de par sa forte teneur en fibres. Une étude japonaise a prouvé que la prise de cette algue chez les femmes enceintes a permis de détoxifier leur organisme, et par la même occasion leur lait maternel. Aucun changement n’a été remarqué chez les sujets qui n’ont pas inclus la chlorella dans leur habitude alimentaire. (12)
Action contre l’hypertension artérielle
La prise de chlorella aide aussi à réduire légèrement l’hypertension artérielle, d’après deux études cliniques. Les expériences ont été menées sur des personnes hypertendues. Ces patients ont pris pendant deux mois entiers, 10 g de chlorella en comprimé. Résultats, une baisse légère de la tension artérielle a été remarquée, accompagnée d’une importante réduction du taux de mauvais cholestérol dans le sang, et une amélioration de la santé en général. (13) (14)
Remède anti-cancer
Cette algue verte d’eau douce constitue une médication naturelle contre les cancers, d’après certaines analyses scientifiques. Nombre d’entre elles ont confirmé que les principes actifs de la chlorella arrivent à stopper la prolifération des cellules cancéreuses. Des études menées sur des souris ont rapporté que l’administration de chlorella vulgaris a permis d’inhiber les cellules atteintes. (15)
Autres propriétés médicales découvertes
Une étude effectuée en 2010 a révélé que la chlorella contient un peptide, connu sous le terme de chlorella-11, capable d’inhiber les endotoxines libérées lors de la lyse de certaines bactéries Gram négatives thermostables de nature lipopolysaccharidique, et de prévenir ainsi une réaction inflammatoire. Il convient de noter que si les endotoxines atteignent le sang, elles risquent d’entrainer un choc septique souvent mortel. (16)
Précautions d’utilisation de la Chlorella
Consommés selon les doses prescrites et la durée de traitement définie, les compléments alimentaires à base de chlorella ne présentent aucun danger pour l’organisme. Ces suppléments sont toutefois proscrits chez les personnes allergiques à la chlorelle, aux enfants sensibles aux moisissures (17) et aux sujets hypotensifs ou qui suivent un traitement contre l’hypertension artérielle. Il faut aussi noter que la chlorella interagit avec les médicaments antiplaquettaires, anticoagulants, statines, anti-inflammatoires, ainsi que les vaccins contre la grippe (18).
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Références :
1. Belasco, Warren auly 1997). « Algae Burgers for a Hungry World? The Rise and Fall of Chlorella Cuisine ». Technology and Culture 38(3): 608-634.
2. Egan Lohman & al, « An efficient and scalable extraction and quantification method for algal derived biofuel »,Journal of Microbiological Methods, 27 juin 2013.
3. AlgaeBase, database of information on algae that includes terrestrial, marine and freshwater organisms: chlorella genre M Beijerinck 1890. 4. Guillaume Blanc & al, « The Chlorella variabilis NC64A Genome Reveals Adaptation to Photosymbiosis, Coevolution with Viruses, and Cryptic Sex », Plant Cell, ler septembre 2010.
5. Otles, S. and Pire, R. Fatry acid composition of Chlorella and Spirulina microalgae species. J.AOAC Int. 2001; 84(6):1708-1714.
6. Kay, R. A. Microalgae as food and supplement. Crit Rev Food Sci Nutr 1991; 30(6):555-573.
7. fane Higdon, Victoria J. Drake etJiang He, Potassium, Linus Pauling Institute Micronutrient Information Center, 2009.
8. R. W. Bielinski, Magnésium et activité physique Revue Médicale Suisse, vol. 2, no 74, 26 juillet 2006.
9. Effects of selenium supplementation for cancer prevention in patients with carcinoma of the skin, L.C. Clark, G. F. Combs Jr, B. W. Turnbull, E. H. Slate, D. K. Chalker, J. Chow, L. S. Davis, R. A. Glover, G. F. Graham, E. G. Gross, A. Krongrad, J. L. LesherJr, H. K Park, B. B. SandersJr., C. L. Smith, J. R. Taylor, DAMA. 1996; 276:1957-1963.
10. National Center for Biotechnology Information (NCBI): Chlorella vulgaris.
11. Merchant, R. E., Carmack, C. A, and Wise, C M. Nutritional supplementation with Chlorella pyrenoidosa for patients with fibromyalgia syndrome: a pilot study. Phytother.Res. 2000; 14 (3):167-173.
12. Nakano, S., Noguchi, T., Takekoshi, H., Suzuki, G., and Nakano, M. Maternal-fetal distribution and transfer of dioxins in pregnant women in Japan, and attempts to reduce maternai transfer with Chlorella (Chlorella pyrenoidosa) supplements. Chemosphere 2005; 61(9):1244-1255.
13. Merchant, R. E. and Andre, C.A. A review of recent clinical trials of the nutritional supplement Chlorella pyrenoidosain the treatment of fibromyalgia, hypertension, and ulcerative colitis. Altem.Ther.Health Med. 2001; 7(3):79-91.
14. Merchant, R. E., Andre, C. A., and Sica, D. A. Nutritional supplementation with Chlorella pyrenoidosa for mild to moderate hypertension. J. Med. Food 2002; 5(3):141-152.
15. Wu, L. C., Ho, J. A., Shieh, M.C., and Lu, I. W. Antioxidant and antiproliferative activities of Spirulina and Chlorella water extracts. J Agric. Food Chem 5-18-2005; 53(10):4207-4212.
16. Cherng, JY; Liu, CC; Shen, CR; Lin, HH; Shih, MF (2010). « Beneficial effects of Chlorella-11 peptide on blocking LPS-induced macrophage activation and alleviating thermal injury-induced inflammation in rats » .International journal of immunopathology and pharmacology 23(3): 811-820.
17. Ohkawa, S., Yoneda, Y., Ohsumi, Y., and Tabuchi, M. IWatfarin therapy and chlorelle Rinsho Shinkeigaku 1995;35(7):806-807.
18. Halperin, S. A., Smith, B., Nolan, C., Shay, J., and Kralovec, J. Safety and immunoenhancing effect of a Chlorella-derived dietary supplement in healthy adults undergoing influenza vaccination:randomized, double-blind, placebo-controlled trial. CMAJ. 7-22-2003; 169(2):111-117.
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